Dormir sur la grande muraille

Commencer par choisir un tronçon :
Gubeikou - Jinshanling ou Jinshanling - Simatai  par exemple. Ce sont les moins rénovés et donc les moins fréquentés. Les plus sauvages, et autentiques (et francophones).
Pour les méga sportifs capables de marcher/escalader 10h en 2 jours pourquoi pas tenter le Gubeikou - Simatai ?

Se trouver un chaffeur.
Le prix d'un petit fourgon 10 places varie entre 500 et 800 rmb en fonction du nombre de km et d'heures. Beijng-Jingshanling environ 160 km, 3h30 / 4h de route.

Utile : On a du réseau depuis la Muraille en cas de soucis, ou pour prévenir votre chauffeur d'un éventuel retard.

Les tarifs pour le tronçon Jinshanling - Simatai
Entrée à Jinshanling : 50rmb
Entrée à Simatai (sur la muraille) : 40rmb
Simatai Bridge (pour sortir de la muraille) : 5rmb
[en option à Simatai tiroliène + bateau : 40rmb]

Conseils :
Sur les tickets d'entrée il est précisé qu'il est interdit de camper sur la Grande Muraille et d'y faire un feux. (et même de fumer, lol). Pour ceux qui ont peu de pascience avec les chinois il est donc déconseillé de se faire prendre. Décampez avant 8/9h du matin.

Dans le sac :
4 repas (c'est bête, mais yen a qui avaient oublié)
un sac de couchage (c'est utile aussi)
des papiers journaux pour isoler le sol et pour le feux
1L d'eau par jour et par personne minimum (le baijiu est exclu)



Et maintenant "lets go for our adventure" :

Nous avions rendez vous à 10h du matin avec le minibus. Une heure avant le départ Emilie m'apelle déjà pour me dire de ne pas parti de chez moi, on a du retard, on a oublié des trucs. On quite Beijing à Midi.
On arrive à Jinshanling à 4h. Après le "petit" d'incident de la disparition du superbe appareil photo Canon je sais plus quoi de Ali, on redémarre. On met le premier pied sur la première marche à 5h05. 5h15 on est sur la Muraille. Le soleil se couche dans 2h. On prend sur la gauche, à l'est (le soleil nous aide à nous localiser). A 6h pemière pose, on quitte la zone rénovée, la tempète de vent se lève, on sent l'orage arriver. Après avoir traversé 6 tour inhabitables, on choisit de s'installer dans la tour numéro 13. Il est 7h et le soleil se couche déjà. On profite des derniers rayons pour ramasser du bois. A peine le feux alumé et le repas commencé, il pleut. Nikel ! On apprécie, que dis-je, on savoure un sandwish au caprice des dieux/gruyère et jambon de bayonne ou au pâté avec un verre (enfin, un fond de bouteille en plastique) de vin rouge (du Great Wall s'il vous plait !) le tout à la lumière de notre lustre improvisé et au son de la guitare. Très bonne soirée, vous vous en serez douté.

Au petit matin, réveil forcé par les charmantes "mélodies" du portable chinoise d'Emilie. On se hisse tant bien que mal hors de la tour en position vers de terre pour attaquer le ptit dej croissants en attendant le lever du soleil. Puis tout le monde et retourné finir la nuit dans la tour pendant que je m'instalait sur la "terrasse" de notre "maison" pour admirer le paysage. L'avantage de dormir dans une tour en ruine, c'est que les murs latéraux sont démolis et qu'on peut donc rester alonger et voir quand même l'horizon.

Le premier marcheur (que dis-je, coureur, vu sa tenue) est passé à 5h. Puis autour de 7h les 2 groupes que l'on avait repéré à quelques tours de là sont arrivés. Des français. Bien sûr. Ils nont pas eu notre chance de trouver une tour avec un toît, ils ont démarré la randonée à 18h la veille. Ils n'ont même pas pensé à faire un feux, alors bien sûr, ils ont eu froid. Nous ont les avait vu, avec leur lampes de poches, on a pensé aux gardiens, on a même jeté le bois sous la pluie pour limiter les représailles et surveillé l'avancement des lumières pendant 3h. En fait c'était eux.

A 8h le premier vendeur de livres, T-shirt et boissons fraiches vient discuter avec nous. Puis a 9h une chinoise arrive pour nous faire la morale "interdit de camper, pas faire de feux, payer amande, suivez moi à Jinshanling" Oui, bien sûr on va faire demi tour ... On a décampé en un temps record et après de longues négociations à la chinoise et l'aide d'un groupe de 4 randonneurs chinoise qui eux aussi voulaient passer nous sommes partis, presque en courant jusqu'à la frontière Jinshanling/Simatai. Nous étions hors de son champs de vision.
Le tronçon de Simatai est plus en ruine que celui de Jinshanling. On est soulagé d'avoir principalement de la descente. Si à la montée on a fait certains escaliers  4 pattes je suis assez fière de ne pas avoir fait de descente sur les fesses.

Nous avont du croiser une centaine de personnes en 2 jours, ce qui en chine signifie que nous étions seuls au monde. La grande majorité des français (seuls les guides francophones parlent de ce tronçon de la muraille, d'où l'avantage d'être blingue) et des anglais (souvent amis de français). Des petites vendeuses de boissons fraîches et de T-shirt "I climed the great wall" nous attendent à l'ombre d'une tour sur deux. A mi chemin entre la frontière et Simatai, on nous fait payer un droit de passage pour intégrer cette nouvelle partie.
Je me suis amusée à compter les tours, une quinzaine de chaque côté. Soit 30 tours en 2 jours. Chacune est diférente, elle a sa personnalité, son histoire, son vendeur, un toît ou 2 étages ou donne sur un chemin pour aller au village.

Arrivée à Simatai, pas d'autre choix que de payer un nouveau droit de passage pour emprunter le pont (malins ces chinois). Petite pause les pieds dans l'eau. Minute de silence pour l'appareil photo perdu de Ali. Puis à mon grand désespoir nous devons nous attaquer à de marches de 40cm sur une montée interminable. C'est à ce moment là que j'ai décidé de ne pas rentrer à Pékin. A quoi bon ? Les chinois n'ont rien à envier aux Mayas. Mais c'est là aussi qu'on a trouvé un vendeur qui avait des cafés solubles et de l'eau chaude à 3yuans le verre. Fantastique.
Puis pour redescendre, nous avions le choix entre 25minutes à pied ou 1 minute en tiroliène puis 5 minutes de bâteau. Olga toujours entousiaste pour tester encore et toujours de nouvelles expériences et faire de ce weekend le meuilleur weekend qu'elle ai jamais passé nous a insité à l'accompagner pendant que les garçons prenaient le chemin. C'est là que je leur ai dit adieu. Mais non, j'avais pas peur, c'est juste au cas où ...

Ce weekend fût un superbe expérience que je conseille fortement à tout le monde. Je suis rentrée avec un bronzage d'écrevice sur les épaules (heureusement, j'ai sauvé la face). Nous n'avons pas utilisé l'anti moustique ni l'antisceptique, plutôt bonnes nouvelles. Nous avons déjà retrouvé l'équipe au retour pour une soirée d'anniversaire le lendemain. On va essayer de renouveler avant les départs.