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Le monde vu à travers les Lunettes de LuLu, c'est Lulunettes
10 février 2009

Jean-Yves

expatMais où ils peuvent bien se cacher ? Il me semblait pourtant les avoir mis dans la valises cet été. Pas sous les chaussettes, pas derrière la pile de DVD, pas sur l'étagère des gants de ski. Bon tant pis, je vais faire mon bilan d'expatriation sans mes cours du semestre 3. Et puis bon, j'en ai quand même de bon souvenirs, c'est un cours qui m'a marqué quand même.

 

Jean-Yves, c'est un antropoloque spécialisé dans l'expatriation des professionels de chez l'Oréal dans les pays anglophones. C'est aussi notre prof d' "Expatriation-Adaptation", un cours qui vise à nous sensibiliser aux différentes étapes par lesquelles passent un travailleur expatrié, que nous sommes aujourd'hui, que nous serons surement amené à être ou à manager demain. Certains n'aiment pas l'appellation expatrié qui aurait une connotation négative "en dehors de la patrie", un peu comme si on s'était fait mettre dehors avec un coup de pied au derrière. D'autres, comme Patrick Delpy parlent de "Français d'ailleurs", moi je suis pas d'ailleurs, je suis d'ici, et puis je suis pas seulement française, alors ça veut rien dire. Je suis expat, j'assume.

L'expatriation, c'est sortir de son pays pour aller vivre ailleurs. L'adaptation, c'est la clé pour bien vivre son expatriation. Pour qu'elle devienne un enrichissement et pas une dépression. Des dépressions, y'en a beaucoup chez les expats, comme ya beaucoup d'alcoolisme et de consommation de drogue. En même temps si on se fait muter par son patron dans un pays dont on ne connait rien, qu'on se retrouve tout seul, qu'on parle pas la langue, qu'on aime pas l'alimentation locale, qu'on a envie d'être avec sa famille, qu'on peut pas rentrer pour Noël, blablabla, moi je vois qu'une solution, rentrer du boulot et oublier cette M****E en sirotant un whisky devant un bon film en attendant le billet retour. L'avantage d'être expat, c'est que comme on est censé mal vivre notre expatriation, on les paye bien, alors pour ceux qui le vivent bien, c'est que du bonus !

D'après Jean-Yves, l'expatriation c'est une courbe. On commence par la phase "Lune de miel", au début tout est nouveau, tout est bien, tout est intéressant. Puis on a une phase de depression, le moral baisse, on s'apperçoit qu'on manque de ça, qu'on voudrai voir nos amis-familles, on a des chocs culturels, c'est pas la grande forme quoi. Puis la situation se stabilise, on entrevoit une solution, souvent la sortie, et le moral redevient positif.

Alors dans mon cas, y'a bien sûr pas d'exception, mais il faut y rajouter les spécificité de l'expatriation en Chine. Ouai, c'est pas tout à fait la même chose que l'Angleterre (bien que je me demande ce qui est le pire ...).
Alors j'ai commencé comme mes camarades par deux semaines d' IMPOTENCE SOCIALE, c'est-à-dire qu'on est incapable d'agir seul. On peut pas prendre le taxi tout seul, on peut pas s'acheter à manger parce qu'on sait pas s'expliquer, on a pas encore capté le fonctionnement de la nouvelle culture, on a pas encore d'amis, et puis ça fait tellement peur qu'on veut pas s'affronter tout seul à ce nouveau monde, on reste à la maison. Mes bases de chinois m'ont pas fait échaper à ce phénomène. Je me suis réfugié dans le quotidien de Laurence, j'ai tout fais avec elle pendant 2 semaines, et seulement ensuite, j'ai pris des initiatives seule, je me suis fait mes propres amis, etc ...
Ensuite, je suis passé à la phase Lune de miel, Ouahhhh, tout est trop cool en chine, c'est pas cher, donc on dépense sans compter. Au bout d'un mois je suis devenu plus radine que les chinois.

Pendant quelques mois j'ai eu cette soif de découvrir, j'ai tout vu, tout goûté (pendant un temps on s'était fixé de goûter un nouvel aliment à chaque repas), rencontré plein de gens différents, visité pleins de lieux. Il en reste encore plein, mais j'ai suffisamment découvert pour me sentir chez moi. Ensuite, découvrir c'est bien, mais ça fatigue, alors je me suis posé, j'ai essayé d'avoir un train-train, une vie normale, une routine (mais la routine dans une mégapole, c'est pas possible, y'a trop d'évènements exeptionels pour avoir e temps de s'installer). Alors je me suis contentée de me former un groupe d'amis.

Mais décembre est arrivé, les amis sont partis, en vacances, ou partis pour toujours. On s'est retrouvé en sous effectifs, l'hiver à provoqué une hibernation générale de la ville, les fêtes de fin d'année loin de la famille, les chinois qui ont pas le même sens de la fête que nous. J'ai eu ma phase de dépression, une dépression de la pression, pas du moral. Le moral était un peu en baisse aussi, mais rien de grave, c'était prévu au planing, alors j'ai fais comme nous a dit Jean-Yves, RELATIVISER.
Janvier a été très long, alors je me suis saoulée de voyages pour oublier la M*****E du quotidien glacial pékinois. J'ai vu et revu toutes les photos de tous les étés que j'ai passé jusqu'à présent, j'ai reu-fléchis, beaucoup.

Et puis j'ai acheté mon billet retour, j'ai rendu mon rapport de mi-stage, on est rentré de vacances, les pétards ont arrêté et ça y est, j'ai redémarré la machine pour remonté la pente. La moitié du parcours est passé, le compte à rebours à commencé, le printemps pointe son nez, la liste des trucs à faire ne fait qu'augmenter. Et je compte bien profiter des 4 mois de températures humaines qui arrivent avant de mourir sous la surchauffe estivale de la capitale à partir du mois de Juin.

Je me stabilise, le moral se stabilise, je vais vous zapper pendant quelques temps (ou pas) le temps de profiter a 300% de mes amis et de ma vie pékinoise, puis de leur dire adieux. Pékin est devenu trop normal pour moi, je ne vois plus ce qui est exotique ou pas. Quand Clémence m'a demandé hier qu'est-ce qui est mieux à Pékin qu'en France, heu je sais plus, c'est juste différents tout ce compense. Je me rêve un bon steack saignant avec des frites maisons de temps en temps, mais je savoure mes patates douces et mes brochettes de cartilage de poulet en sachant que dans 5 mois et 20 jours c'est finit.

En tout cas encore merci Jean-Yves de nous avoir préparé, on savait à quoi s'attendre, tout est arrivé comme prévu. On lui à même envoyé un mail de la part des 4 EBP pour lui montrer qu'on survit !
Le plus dur je pense sera le syndrome post expatriation, le retour en France, souvent mal vécu sans préparation. Mais les articles du petit Journal pour expatriés nous y préparent. Pas de soucis !

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