dans la salle d'attende de l'aéroport

Après le faux départ de Lundi dernier, la période tant attendue par les étudiants (ou pas !) est enfin arrivée. La neige a bien sûr reporté le départ de 24h (ah ces madrilènes, ils nous étonneront toujours) vous comprenez, avec 10 cm de neige (j'ai pas dit que c'était pas gelé ni tout beau) mais bon, on ne peut plus aller à la fac en métro quoi ...

Bref, la période des hostilités examinatoires a commencé mardi dernier en fin de compte. Une promo mal rasée, pas maquillée et en stress, c'est ça le "Bonne Année" des Erasmus !

Mes bonnes résolutions bibliotécaires sont tombée à l'eau, ou plutôt dans la neige. Vous comprenez, le froid ça incite à rester près de son radiateur électrique sur son bon vieux canapé plutôt que d'enfiler une paire de bottes en fourrure que je n'ai pas et de braver la tempête pour descendre la calle Atocha.

Bref, donc ça fait une belle petite semaine que je scouate le canapé du salon avec mon acolyte Carla. Chacune parées de nos magnifiques cours surlignés aux 5 fluos (ana on se comprend). On est là, côte à côte, sur le canapé, face à l'horloge, telles deux voyageuses attendant dans le Hall d'un aéroport. On regarde les heures passées, sans broncher. On regarde les gens passer (oui parce qu'en plus c'est tombé pendant la semaine du casting pour la 3° chambre), on cherche des excuses pour faire quelque chose.

- "Il faut que j'aille aux toilettes" ... "Bon je vais attendre la prochaine heure, comme ça j'aurai une excuse pour me lever".

- "Non c'est à mon tour de faire la cuisine"
- "T'es sûre que tu veux pas que je t'aide ? Aller laisse moi faire la vaisselle". 
- "Bon d'accord, mais c'est moi qui étend le linge ... dans 1h". 

On se serre les coudes (bon d'accord, la température ambiante joue un peu aussi). 
- "Aller, on reste jusqu'à la fin de ce chapitre, à minuit au lit !
- Oui mais attend ya la série qui recommence
- Bon d'accord, jusqu'a 1h alors. "

PUIS UN BEAU JOUR ...

Ana Fernanda est arrivée dans nos vies.

Ana, c'est ma coloc mexicaine. On a partagé un appart pendant un mois à Beijing, un mois devenu INOLVIDABLE. Comme toute expérience pékinoise me direz-vous.
Bref, après 6 mois d'absence, c'est comme si on s'était quitté hier. Tous les potins, le groupe d'ami est resté le même dans la structure. Si on peut dire qu'il y ait des groupes d'amis structurés à Beijing. 
Les gens ont changé de boulot, de petits amis, de coloc, mais tout reste identique, parfaitement instable. Les bars par contre (mise à part la fermeture du Kick à mon départ) sont toujours là, les mêmes.
On a reparlé des jeudis du Juicy Spot avec les interminables disputes de tel couple, les magnifiques passes de salsa de tel autre. La K-Bar, le Kokomo, le Nanjie, le Tun, le Salsa Caribea et son incomparable groupe de chanteurs vénézueliens ...

Pékin est toujours là. Je suis toujours à Pékin. Rien à changé.

Il est juste difficile de faire une distinction entre la présence morale et physique, notamment à l'heure des adieux. La distance n'est là que dans la durée. La durée du voyage qui nous sépare. La durée qui séparent une rencontre d'une autre. La distance physique n'existe plus. La distance n'est plus que question de coût financier de tel ou telle compagnie aérienne qui fait telle ou telle promotion sur telle ou telle ligne.

Après une soirée raclette méxico-hispanique nous voila Laurence et moi plongée dans notre Beijing-Blues une fois de plus. Notre thérapie de sortie ? Un Chinese event avec des chinese artists dans un madrid cultural center. Autant soigner les maladies chinoises avec la médecine chinoise...

En attendant il va falloir nous sortir de cet aéroport et prendre le vol de sortie, programmé au 25 janvier 15h normalement (s'il ne neige pas ...) et reprendre notre routine anti-routine.